Produire local, préserver l’océan et innover : l’huître tropicale était au cœur d’un grand rendez-vous scientifique international organisé en Polynésie française.
Du 1ᵉʳ au 3 septembre 2025, Tahiti a accueilli un événement scientifique d’envergure : le 2ᵉ Atelier International sur l’Huître Tropicale (International Tropical Rock Oyster Workshop). Chercheurs, professionnels de l’aquaculture et représentants institutionnels, venus de plus d’une dizaine de pays, se sont retrouvés à Tahiti pour échanger autour d’un enjeu commun : développer une filière durable d’ostréiculture en milieu tropical.

Un contexte mondial et local stimulant
En 2024, plus de 6,4 millions de tonnes d’huîtres ont été produites à travers le monde, majoritairement dans les zones tempérées. La Chine, à elle seule, assure 86 % de la production mondiale. En Polynésie française, la consommation reste modeste : environ 120 tonnes importées chaque année, dont seulement 40 en frais, alors que le fenua possède déjà deux espèces locales d’huîtres de roche comestibles.

Un congrès placé sous le signe de la coopération
Après une première édition organisée en Australie en 2023, ce deuxième rendez-vous témoigne de la dynamique régionale. L’événement a rassemblé des partenaires clés comme l’Ifremer, la Communauté du Pacifique (CPS), le gouvernement polynésien et plusieurs chercheurs internationaux venus du Brésil, Australie, des îles Fidji, Malaisie, Nouvelle-Calédonie, Hawaii, Nouvelle-Zélande, îles Cook ou encore du Bangladesh.
Relancer une filière en Polynésie
L’huître de roche n’est pas une inconnue pour les Polynésiens. Dans les années 1970, une petite filière avait vu le jour, atteignant 22 tonnes de production en 1975, avant de disparaître à cause d’un parasite. Aujourd’hui, grâce aux nouveaux programmes de recherche et développement des filières, les avancées ont permis d’améliorer les techniques de reproduction en écloserie et de poser les bases d’une ostréiculture tropicale durable.
Au-delà de la Polynésie, l’ostréiculture tropicale représente une opportunité pour de nombreux territoires insulaires, ceci en vue de renforcer l’autonomie alimentaire, créer des emplois locaux et réduire la pression sur les écosystèmes marins.
Financements : Fonds Pacifique
Partenaires : DRM, Ostrea Tahiti, CPS, Cawthron Institute, Technopole de Nouvelle Calédonie
